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Le facteur K, un antidote au management toxique

management toxique

Le management toxique on en parle volontiers autour de la machine à café, mais sait-on au juste ce que c’est ? Est ce un simple effet de mode ou quelque chose de plus profond, de plus pernicieux même ? Quelque chose qui peut tellement nuire au bon fonctionnement de l’entreprise que celle-ci peut finir par s’effondrer comme une charpente minée par une invasion massive de termites ? Vraiment ? N’est-ce pas un peu trop dramatique ? En vérité, s’interroger sur le management toxique et l’antidote que peut constituer le facteur K, c’est prendre conscience qu’une entreprise n’est pas qu’une affaire de chiffres et de ratios.

Le management toxique, qu’est-ce que c’est ?

Bien évidement, ce n’est pas un management qui véhicule avec lui des vapeurs ou des fluides empoisonnés. Si ce n’est, bien sûr, de manière virtuelle !

Brrr ! Tout juste ! Car vu de l’extérieur – car vu de l’intérieur on finit souvent par s’y habituer et par considérer comme normal ce qui est complétement anormal, mais ça, c’est une autre histoire qui nous entrainerait trop loin – car vu de l’extérieur donc, le management toxique ne peut qu’inspirer effroi et rejet.

Pour l’approcher et le sentir pleinement, dans toute sa noirceur, rien ne vaut quelques images. En l’occurrence celles que l’on peut tirer, par exemple, d’un épisode de l’excellente série TV « Invasion ».

Notons, à ce sujet, que cela fait un moment maintenant que les chercheurs ont compris tout l’intérêt de ce qu’ils appellent « l’analyse socio-gestionnaire des séries » pour faire évoluer, entre autres, les schémas organisationnels.

On peut lire à ce propos, sous ce titre, le très bon article écrit par Laurence Dreyfuss et Sylvie Rascol-Boutaud dans le numéro 26, de la revue Cairn, paru en 2018.

Revenons à notre épisode TV. Il s’intitule « Le roi est mort« .

Généalogie du management toxique

Magie du petit écran, en l’espace d’une heure, tout est dit, ou presque, et montré, dans cet épisode, de la généalogie du management toxique, de son fonctionnement et de l’enchainement des circonstances qui permet d’y mettre fin.

Arrêtons-nous, dans un premier temps, sur la généalogie du management toxique à partir du passage qui donne son titre à l’épisode entier, « Le roi est mort « , référencé S01 E04.

Notons tout d’abord que la série ne peut que décevoir les fans de Stars War ou de Dune. Au bout de 4 épisodes, pas d’extra terrestres en vue, juste des individus confrontés à une situation qui les dépasse. Et c’est cela qui est justement intéressant.

Le management toxique est d’abord une prise de pouvoir

L’extrait du S01 E04 qui, selon nous, illustre de manière admirable la généalogie du management toxique et ses autres phases est celui où l’on voit un personnage clef, un ado nommé Caspar, aux prises avec un autre ado qui profite des circonstances, la chute de leur bus dans un vaste cratère aux parois infranchissables, pour prendre l’ascendant sur le groupe, dont ils font l’un et l’autre partie.,

Bref, la situation est classique. On a un groupe d’individus, le fait qu’ils soient ado n’est pas un inconvénient, bien au contraire, une situation périlleuse, ou à tout le moins stressante, et une interrogation : comment en sortir ?

A noter que beaucoup d’exercices de formation sont fondés sur un tel contexte. Citons, notamment, le célèbre « Perdu sur la lune« .

Dans l’épisode en question, le S01 E04, la solution est toute trouvée. Un des membres du groupe, appelons-le le « petit roi », y voit tout simplement l’occasion d’imposer sa façon de faire.

C’est là que nait le management toxique : dans une prise individuelle de pouvoir rendue possible par un affaiblissement des capacités collectives de création ou de réaction suscité par les circonstances.

Le management toxique ne vit que pour lui-même

Le résultat ne se fait pas attendre. Toxique par la manière dont il est né, le management toxique entretient sa toxicité par son mode de fonctionnement.

On l’aura compris, ce qui compte dans un management de ce type, c’est le Pouvoir. Tout est bon pour celui, ou celle, qui l’exerce pour n’avoir aucune contestation de quelque nature que ce soit et l’élargir le plus possible.

De ce point de vue, l’organisation n’est plus qu’un prétexte à l’exercice de ce pouvoir.

Si rien n’est fait pour y mettre fin, les dégâts occasionnés par un management toxique, et raison pour laquelle on le qualifie de toxique, peuvent être considérables. Dans les cas les plus graves, ils peuvent aboutir à la disparition pure et simple de l’organisation . Pourquoi ?

Parce qu’ils se traduisent par toute une série de phénomènes comme, par exemple, la démotivation des équipes, un mal être généralisé, des performances en berne, une image détestable, un turn-over « stratosphérique », des conflits incessants, de l’intimidation, du harcèlement, du « clanisme », une épidémie de « burn out’ ou de « bore out », des vagues de démissions, etc.

Typologie du management toxique

Pour autant, le manager toxique n’est pas toujours facile à identifier. En effet, il sait mieux que personne dissimuler ce qui l’anime : le Pouvoir et rien que le Pouvoir.

De fait, on distingue, au fond, trois grands types de management toxique. Ils correspondent à trois grands types de manager toxique.

Le manager petit chef ou monarque …

Dans la série évoquée plus haut, on a manifestement affaire au manager qui se prend pour un monarque. Comme le reste du groupe est affecté par une sorte de sidération, à la suite d’évènements qui manifestement le dépasse, il est prêt à s’en remettre au premier d’entre eux qui prend la parole avec suffisamment d’assurance pour dire quoi faire.

A commencer par le désigner comme chef du groupe. C’est le type le plus simple à identifier. Il a réponse à tout et manipule ses troupes de façon éhontée. Et puisque c’est comme ça, qu’il se débrouille tout seul et tant pis pour le « bore-out » ou le « brown-out » !

Le manager « speedy Gonzales » ou hyper ou 4×4 ….

Speedy Gonzalez est un personnage de dessin animé créé dans les années 50. C’est la souris la plus rapide du Mexique ! Elle est atteinte d’une sorte de syndrome d’hyperactivité qu’elle assaisonne, toutes les 5 minutes, d’un tonitruant « Ay Caramba« .

Le manager dont elle est en quelque sorte l’icône épuise son entourage par ses demandes incessantes, à toute heure du jour et de la nuit – pour les plus forcenés – week-ends compris, et par son activisme qu’il veut exemplaire, pour le « bien de l’entreprise » dit-il volontiers.

Sa toxicité n’apparait pas de prime abord. Son pouvoir est, en effet, fondé sur l’exemple et la mauvaise conscience qu’il veut susciter chez ceux qui le suivent avec peine et ne répondent que difficilement à ses attentes.

Or activisme rime la plupart du temps avec incohérence, ordres et contre-ordres et, au final, désorganisation et burn-out.

Le manager « calculocrate » ou glaçon ou antipathique …

Froid comme un glaçon, ce troisième type de manager toxique s’impose par une parole rare, et une froideur érigée en art de vivre, du moins en entreprise.

Et surtout, il brandit en permanence un étendard. En l’occurrence, une feuille Excel. Ne l’intéresse que ce qui est mesurable et figurable dans un tableau d’indicateurs de performance.

Comme il maîtrise parfaitement « la chose », libre à lui de concocter à sa façon, mais toujours de façon « objective » , les indicateurs qui lui conviennent pour conforter son emprise sur le secteur dont il a la charge.

En général, il lui suffit de « pousser » toujours plus haut les objectifs à atteindre. A la fin, démotivation et burn out assurés. Et, bien sûr, chute « inexplicable » des résultats.

Mais, heureusement, il y a un antidote au management toxique : le facteur K.

Le facteur K, un remède pour désintoxiquer un management toxique

Le facteur K, c’est une façon de parler, c’est un signe de ralliement, c’est un code, c’est une pratique, Non, il ne s’agit pas là d’une tirade à la Edmond Rostand, mais le rappel, on ne peut plus sérieux, du fait que le recours aux multiples facettes du facteur K est incontournable.
Notamment, quand il s’agit de remettre sur ses rails, en le débarrassant de sa toxicité, en le dépolluant en quelque sorte, un management devenu toxique.

Avant de voir comment, commençons par un constat.

Un management centré sur l’exercice du pouvoir, ça ne paie pas

Avis à tous les ambitieux, ou à tous les férus des petits traités, écrits ou non écrits, sur l’art de manipuler son entourage. On en a évoqué plus haut quelques effets sur le fonctionnement des organisations.

Ce que disent les enquêtes sur les conséquences du management toxique

Les enquêtes sur le sujet se succèdent et disent toutes à peu près la même chose. Une des dernières en date menée dans 4 pays européens et ayant porté sur 7000 employés constate doctement :

La performance au travail des employés dépend pour 1/3 de l’ambiance et du bien-être au travail. L’équation est simple : plus on est heureux au bureau, plus on s’investit au travail.

Une autre, prudente, précise :

Limiter la toxicité, c’est remettre l’humain au cœur du management.

Ce que dit l’épisode S01E04 du processus toxique

Revenons à notre épisode S01E04. du début. Notre « petit roi » réussit à prendre l’ascendant sur le groupe décontenancé par ce qui lui arrive. Et, notons le, parce que personne d’autre n’a d’idée sur quoi faire ou n’ose l’exprimer.

D’ailleurs, pour que les choses soient bien claires, notre « petit roi » auto-autoproclamé se choisit un bouc-émissaire, nommé Caspar, Comme intuitivement, il sent que ce dernier est le seul à pouvoir avoir une idée salvatrice, différente de ce qu’il préconise qui ne vise qu’à conforter son pouvoir, il l’humilie copieusement devant les autres,

Et ça marche ! Pourquoi ? Parce que Caspar se moque éperdument d’avoir ou non du pouvoir. Donc, il ne lutte pas et laisse faire. A bon entendeur salut ! Et en général, on en reste là, le « petit roi » continue son petit bonhomme de chemin dévastateur et le « Caspar » rentre dans sa coquille.

Le facteur K en action

Sauf que les résultats ne sont évidemment pas à la hauteur des espérances affichées ou non. C’est alors que Caspar sort de sa coquille, prend une initiative inédite, sans se préoccuper des quolibets du « petit roi », ni chercher à s’imposer.

Et évidemment, là aussi ça marche ! Il montre le chemin pour sortir de l’impasse où le groupe se trouve et les autres le suivent. Naturellement. Parce que c’est la seule chose à faire.

Ce faisant il a ramené pratiquement à 0 la toxicité du « petit roi, » vrai archétype du leader négatif. On comprend mieux alors le titre de l’épisode : « le roi est mort ». Quelles leçons en tirer ?

Se libérer de deux idées fausses sur le management

Tout d’abord, diriger, ce n’est pas que commander.

En entreprise, on a besoin de directives et d’instructions, mais pas « que » et pas n’importe comment. Rappelons, en outre, que commander appartient au vocabulaire militaire. Il y trouve sa justification parce qu’il va de pair avec une situation de combat. Laquelle exige des reflexes conditionnés.

Or, quelles que soient les analogies guerrières dont aiment user et abuser les managers toxiques pour susciter les dits réflexes, une entreprise commerciale n’est pas un régiment. Son but est de faire du profit, pour faire court, pas d’éliminer physiquement un adversaire. Sauf dans les thrillers à la James Bond !

Par ailleurs, diriger, ce n’est pas inné, ça s’apprend.

« Né pour diriger », c’est ce que veulent faire croire tous les managers toxiques. On comprend sans peine pourquoi ! C’est ce que croit dur comme fer notre « petit roi » de l’épisode S01E04 qui nous sert de fil rouge. Et, en général, malheureusement, on les croit. Ce qui les renforce dans leur présomption.

Or, rien n’est plus faux ! Le management, ça s’apprend comme le reste et en fonction du tempérament propre à chacun, ça se pratique selon un style ou un autre.

Et cela d’autant plus facilement, quand on a compris que le management positif, qui se situe aux antipodes du management toxique, vise non pas à conquérir une position de pouvoir et à la conserver, mais à susciter les collaborations nécessaires à la réalisation d’une haute performance.

Ce qui ne peut se faire que collectivement. Et pour ça, il faut prendre l’habitude d’agir en mode facteur K.

S’habituer à agir en mode Facteur K : les deux clefs menant à la haute performance

C’est quoi au juste le facteur K ? avons-nous écrit par ailleurs avant de le décrire comme un anti-management, c’est-à-dire un management qui renverse les perspectives du management traditionnel et prend pleinement en compte la dimension morale, au sens large, présente dans toute organisation.

On peut poursuivre l’exploration du facteur K en disant que c’est à la fois un état d’esprit et un ensemble de pratiques. Ce sont notamment celles que développe Af- franck lidar consulting.

Cet état d’esprit et l’ensemble des pratiques qui l’accompagne, l’emploi de l’expression « anti-management » peut en donner une première idée, dans le sens d’un management novateur et sortant des sentiers battus.

Ce n’est pas, bien sûr, suffisant pour bien appréhender ce qu’est le facteur K et en faire un concept utile. Essayons donc de dépasser cette première idée et de lui donner plus de corps et de chair. Autrement dit, d’en saisir les clefs.

Le respect de l’organisation : première clef du facteur K ouvrant sur la haute performance

S’agirait-il d’ouvrir une porte déjà ouverte sans qu’il soit besoin de recourir à un concept fumeux comme tant d’autres ? Car, enfin, il est évident que tout le monde respecte, peu ou prou, l’organisation pour laquelle il travaille. Ne serait-ce, n’est-ce pas, parce qu’elle verse un salaire. C’est la moindre des choses.

Mais, est-ce si sûr ? Quelle forme ce respect prend-il en réalité ? Quand on est en mode facteur K, le respect pour l’organisation dont on parle, c’est celui que l’on doit à ses valeurs, à sa mission, à sa vision, en bref, à sa culture.

C’est là que se trouve le dénominateur commun qui relie tous ses collaborateurs et associés, du Directeur Général à la standardiste. Voire même, dans les formes les plus achevées de ce respect, ses clients et ses partenaires.

Le respect des collaborateurs : deuxième clef du facteur K ouvrant sur la haute performance

En considérant chacun de ses membres comme un « rouage », ce qui n’est pas péjoratif, Il n’y a pas de « petit rouage » dans une organisation. Car, si on veut bien y réfléchir un instant, tous les « rouages » ont une égale importance, même si chacun a un effet qui lui est propre et une intensité variable.

Or, le mépris de l’un d’entre eux, si petit soit-il, peut avoir d’énormes conséquences. et causer de graves préjudices à toute l’organisation. Par conséquent, le respect des collaborateurs, de tous les collaborateurs, est la deuxième clef du facteur K ouvrant sur la haute performance.

Ce qu’il faut retenir en bref

Le management toxique est une forme d’anti management extrêmement nuisible pour toute organisation qui en subit les effets. Essentiellement fondé sur l’acquisition du pouvoir par un individu et sa conservation, il entraine peu à peu l’organisation dans un marasme de plus en plus profond et destructeur de marges.

Suivant le style adopté par le manager toxique, il n’est pas toujours facile à identifier. Cela dit, une chose est certaine, dès lors qu’une organisation s’appuie sur le facteur K et sur ce qu’il représente, elle peut non seulement redresser la barre, mais aussi s’en prémunir.

De ce point de vue, coaching et recrutement ad hoc constituent, en particulier, d’excellents leviers pour en relever les défis.

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