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Le management, ça sert à quoi ?

Quelle drôle de question ! Quelle mouche peut bien avoir piqué le rédacteur pour avoir pensé qu’il pouvait y avoir un intérêt à la poser. Car enfin, tout le monde le sait maintenant, le management est consubstantiel à toute forme d’organisation. Qu’il s’agisse d’administration publique, on parle alors de management public, et bien sûr d’entreprise privée. Bref, le management, c’est comme l’air qu’on respire, On y est tellement habitué qu’ on n’y pense plus. Sauf quand l’air vient à manquer. Ou que cet air devient toxique. Pour le management, c’est pareil. Quand on commence à se dire comme Hamlet, dans Shakespeare,  » Something is rotten in the state of Denmark » en franchissant le seuil de son entreprise, c’est qu’il est temps de prendre le taureau par les cornes. Autrement dit, de chasser le mauvais air ou, mieux, de le renouveler. Et pour ça, il faut commencer par le commencement et donc se poser la question : le management, ça sert à quoi ?

 

Le management, c’est quoi ?

En principe, quand on décrit quelque chose, on sait tout de suite à quoi ça sert et le bénéfice qu’on peut éventuellement en tirer. . Du moins, c’est ce qui devrait se passer. L’art de la vente est largement fondé là-dessus. Mais, le management ?

 

Le management est quelque chose de composite

Pour les esprits les plus mal intentionnés, le management, c’est l’art de tourner en rond. Quand ils disent ça, ils pensent à toutes ces directives, sans queue, ni tête, qui les tourneboulent pour rien.

Pour les plus férus d’organisation, le management, c’est un ensemble de règles et de procédures qui disent quoi faire et comment le faire, en toute circonstance. C’est plutôt rassurant et à l’inverse des premiers, on n’en a jamais assez.

Pour beaucoup d’autres, ni mal, ni bien intentionnés, le management, c’est quelqu’un, le manager, N+10 ou N-10, ou les deux ensemble, qu’on aime ou qu’on n’aime pas. Autrement dit, c’est une question, non pas de directives ou de règles, mais d’attitudes.

On le voit, le management est quelque chose de composite. Car, bien sûr, les uns et les autres ont raison. Mais, encore ?

 

Le management, c’est la prose de toute organisation, publique ou privée

En définitive, le management, ce pourrait bien n’être qu’une question de langage. D’où la question : parlez-vous le management ? Sur le même ton que « Do you speak french ou do you speak english ? « 

Et la réponse est facile : Ben oui ! On bosse dans une entreprise ou une administration. Alors forcément on parle le management, on jongle sans peine avec la petite liste de mots qui constituent son vocabulaire et on maîtrise sa syntaxe sans même s’en rendre compte. De la même façon que Mr Jourdain avec la prose. La question ne présente donc un intérêt que si on y est étranger.

Car sinon, si on y est immergé, à la longue, on finit bien par parler la langue du lieu où l’on passe l’essentiel de son existence. Et dans ce cas, pas besoin de l’apprendre. Sauf peut-être au tout début, ça peut aider. Comme d’avoir le certificat B2 du Toeic pour l’anglais, par exemple. . C’est à ça que servent, au fond, les écoles de commerce.

 

L’anti management, c’est quoi ?

Une vague persistante de démissions

Seulement voilà, la prose managériale ne fait plus vraiment recette. C’est là qu’on retrouve les états d’âme de notre brave Hamlet. Etats d’âme qui sont ceux qui mènent à la démission massive des cadres et des collaborateurs.

On a cru qu’elle était liée à la crise sanitaire tant les deux phénomènes paraissent concomitants. En vérité, la crise sanitaire n’a été qu’un accélérateur et le révélateur d’une puissante tendance de fond qui existe depuis une bonne dizaine d’années.

Notons au passage, pour bien mesurer ce qui se passe, que par démission il ne faut pas seulement entendre le « monsieur » ou la « dame » qui un beau jour décide de ne plus venir au bureau et négocie, dans le meilleur des cas, une rupture conventionnelle, mais aussi le « monsieur » ou la « dame » passé(e)maître dans l’art de faire semblant de travailler.

Là, on comprend que ça peut finir par faire beaucoup de monde et que dans ces conditions il devient difficile de manager réellement quoi que ce soit. « Burn out » assuré pour le petit nombre qui s’y

Ghislain Deslandes, diplômé d’Harvard, de la Sorbonne, etc., et entre autres, prof d’éthique à l’ECSP, à partir des mêmes prémices s’interroge dans son dernier livre intitulé avec humour, du moins on l’espère, « Erotique de l’administration » :

Assisterait-on de fait à ce qu’on pourrait appeler « la fin du management » ?
Ghislain Deslandes
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Et de renvoyer dos à dos les gourous qui prétendent faire du neuf avec du vieux, c’est-à-dire qui ne font que toiletter d’anciens modèles bien connus, et tout ceux pour qui le management n’est même plus nécessaire. S’inscrivant en quelque sorte entre les deux, notre aimable docteur Diafoirus du management précise alors : ,

Par conséquent ce n’est pas tant la fin-terme qui mérite aujourd’hui discussion que la fin-but, c’est-à-dire le déploiement de nouvelles aspirations et de nouvelles finalités, donc d’une nouvelle rationalité..
Ghislain Deslandes
Tweet

Bon, on vous l’accorde, ça peut faire un peu charabia. La fin-but opposée à la fin-terme, ou inversement, ça sent un peu trop son philosophe. Mais, il y a quand même quelque chose là-dedans qui éclaire bien notre rôle de passeur et l’esprit dans lequel nous voulons, pour notre part, intervenir.

C’est ce que nous avons appelé le management par le sens ou l’anti management.

 

L’anti management signification

Bon, on l’aura compris, au moins à demi mot, à un moment donné, il faut donner du sens à ce qu’on fait. C’est, selon nous, le fondement de la haute performance, nous l’avons appelé le facteur K.

Mais, si on creuse un peu plus les choses, on s’aperçoit que les pratiques, dont l’inspiration est directement issue du facteur K, dessinent en réalité les contours de ce qu’on peut définir comme de l’anti management.

Redisons le, et pour cela nous sommes du même avis que Ghislain Deslandes, en ayant recours à la notion d’anti management nous voulons tout simplement signifier que nous renversons l’ordre des facteurs.

Ainsi, il ne s’agit pas de renier ce que la management a pu apporter de bien dans la conduite de projets collectifs, ni de faire semblant d’innover, mais de remettre simplement les priorités dans le bon ordre.

 

Redonner du sens à son travail, c’est redonner du sens à sa vie

On pourrait croire qu’i y a d’un côté le monde du travail et de l’autre la vraie vie. On sait bien que les deux mondes, même quand ils ne s’interpénètrent pas, ce qui est évidemment souhaitable, interagissent en permanence.

Il est clair qu’on ne peut pas attendre la fin de sa journée de travail, le week-end ou les vacances pour vivre. De vie, on n’en a qu’une, du moins sous sa forme charnelle, et elle est extrêmement courte.

Par conséquent, vie au travail et vie personnelle doivent s’enrichir mutuellement et cet enrichissement mutuel ne peut se faire qu’en empruntant la voie du sens.

Et pour commencer, on peut méditer sur cette citation qu’on doit à Juli Zeh, ancienne juriste et romancière allemande contemporaine à succès, d’une rare profondeur :

Le sens de la vie, a-t-elle écrit, c’est ce qui reste quand on se débarrasse de tout ce qui est absurde.

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