L’autre jour je suis tombé sur une étude vantant les mérites des feel good books. J’ai d’abord été surpris par le sujet. Puis, j’en ai fait un article à paraître sur le site web d’auto édition dont j’ai écrit la plupart des articles de blog. Eh oui, dans la famille Lidar, pour pasticher le titre d’une célèbre émission, on ne manque pas de talents ! Et puis, c’est Noël et le grand moment du pardon, alors on peut se permettre quelques fantaisies. Et donc en rédigeant cet article, une idée lumineuse m’a traversé l’esprit. Les pratiques managériales auraient-elles, elles aussi, leur sous-genre « feel good » ? Et là, bingo ! Par la grâce d’internet et de Mr Google, j’ai découvert, entre autres, la « good économie ». Vous connaissez ? Eh, bien je vais vous dire, c’est on ne peut plus sérieux. Mais, avant de voir pourquoi et de se demander ce qu’on peut en penser, faisons un petit détour par la tendance feel good en littérature. Cela peut aider à mieux comprendre le phénomène et à voir ce qu’on peut en tirer. Restons concret.
C’est quoi la tendance feel good en littérature ?
Qui sont les auteurs de feel good ?
Les feel good books, c’est un secteur de l’édition en plein essor. En l’espace de seulement quelques années, leurs auteurs, autrices, devrait-on plutôt dire, atteignent des tirages record. Prenons le cas, d’une autrice comme Marie Vareille.
Marie Vareille, une autrice emblématique
Elle est doublement, triplement, etc., intéressante, d’un point de vue managérial. Commençons par prendre la mesure de son succès. Elle a 38 ans et a commencé à écrire ses romans feel good en 2014. Avec son dernier, Désenchantées, paru en 2022, elle en est à son dixième.
Au début, elle s’est auto éditée, maintenant elle est publiée par les éditions Charleston et le chiffre cumulé de ses ventes approche le million d’exemplaires vendus. A raison de 8 à 10 % de droits d’auteur sur le prix de vente HT de chaque exemplaire, de quoi vivre confortablement de sa plume, non ?
Et elle n’est pas la seule dans ce cas. Citons, entre autres, toujours dans le même sous genre, celui du feel good book, même si elle le récuse, on se demande pourquoi, il n’y a pas de honte à avoir, Mélissa Da Costa.
A peine trentenaire, elle vient tout juste de réussir le tour de force de détrôner le pourtant indéboulonnable Guillaume Musso, que vous connaissez peut-être, à la tête des meilleures ventes depuis 12 ans. J’en ai détaillé les facteurs de succès sur le site web dont j’ai parlé plus haut.
Une paille ! Une paille qui pèse son pesant d’or et représente plus de 1 million d’exemplaires vendus en 2023 ! Elle aussi a commencé par s’auto éditer avant d’être publiée, excusez du peu, par Albin Michel.
Marie Vareille, une culture managériale décomplexée et engagée
Finissons en maintenant avec l’intéressant parcours de Marie Vareille, bien plus managérial, qu’on ne pourrait le penser de prime abord. Marie Vareille est fille de son père et de sa maman. Elle est diplômée de l’ESCP et de Cornell University. Sa mère a fait l’Essec et son père, Centrale. Entre autres pour ce qui concerne ce dernier.
Et ça leur a réussi au-delà de toutes leurs espérances. La famille s’est enrichie grâce notamment à deux LBO menés de main de maître par le papa. Résultat des courses, si on peut dire, ils ont pu créer leur fondation familiale, la fondation Vareille, et la doter d’environ 20 millions d’euros. Laquelle est typiquement « good » comme on peut le voir sur son site.
Quant à Marie Vareille, sa réussite elle la doit certes à son talent d’écrivain, mais aussi à sa science du marketing. Le choix de sa thématique feel good lui est sans doute venu des US parce que c’est là bas que le phénomène, semble-t-il, a démarré au début des années 2000. Concomitamment, vous l’aurez noté avec l’émergence de la génération Y.
C’est quoi les principaux ingrédients du feel good ?
Qu’est-ce qu’elle veut cette génération ? Mais du sourire, plein de sourires bien sûr ! Pour bien se sentir dans ses baskets. Pas question donc de lire un bouquin où on pleure à la fin. Marie Vareille l’a bien compris et va produire les histoires adéquates.
Non seulement les produire, mais aussi les promouvoir. Elle a un super site web, avec un blog et une chouette newsletter. Normal, elle a commencé sa vie professionnelle dans le marketing digital pour start-up. ça aide ! Par ailleurs, elle fait des tournées promotionnelles dans les foires et salons littéraires autant que de besoin.
Sans parler de sa récente idée de faire partie d’un collectif d’autrices comme elle, le #TeamRomCom, spécialisé dans les comédies romantiques à la française. Comme elles sont six, elles publient des romans écrits à 12 mains. Et vous savez quoi ? ça marche ! C’est comme ça quand on a l’esprit feel good. En clair, on est naturellement optimiste, ambitieux et bon camarade.
Bon, et maintenant, comment on passe du feel good book à la feel good theory ? Eh bien, en prenant conscience que l’esprit feel good est aussi présent en musique, dans les films, je vous laisse les rechercher, et, oui, également dans le management. Là, je vous montre.
Le feel good management
Les origines du feel good management
D’abord, les praticiens du management n’ont pas attendu la littérature pour s’intéresser au feel good et aux bénéfices qu’ils pouvaient en retirer. Tout ça participe en fait du même mouvement. La génération y on vous dit !
On peut même dire que les principales caractéristiques du feel good management sont nées avec les start-ups de la Silicon valley. Un seul mot d’ordre : être en entreprise comme chez soi ou avec ses potes.
Même, en pyjama et en chaussons ! D’ailleurs tiens, Marie Vareille a commencé sa saga littéraire avec un site qu’elle a appelé Marielitenpyjama. Tout un programme.
Mais, en contrepartie, il faut donner le meilleur de soi-même. Et ça marche ! C’est ce qui a fait le succès de Google. Au moins à ses débuts. Ou plus récemment de OpenAI , l’inventeur de ChatGPT.
Partant de là, en Allemagne, plus qu’ailleurs en Europe, le mouvement feel good s’est développé à vitesse grand V. Seule manière, semble-t-il, pour les entreprises d’attirer et de conserver les talents et les compétences dont elle ont besoin quand l’heure est à la croissance.
On y a alors vu fleurir les feel good managers chargés, non pas d’organiser des fêtes, mais de développer, on ne peut plus sérieusement, une approche émotionnelle des personnes.
En général, on en confie la mission à des profils seniors, recrutés en interne ou missionnés de l’extérieur dans le cadre de missions à long terme.
A noter, au passage, que AF-Franck Lidar Consulting peut naturellement vous accompagner pour faire le meilleur choix dans ce domaine. Les questions relatives, entre autres, à la valorisation de la marque employeur, au recrutement et à l’intégration des nouveaux recrutés sont, en effet au cœur de son métier.
En bref, de ce point de vue, le feel good management, c’est l’esprit start-up appliqué à n’importe quelle entreprise, même la moins technologique qui soit.
Mais, en France on a voulu marier cet esprit avec l’esprit cartésien, et ça donne la good économie.
Feel good management et good économie
La good économie a ses chapelles et son Eglise. On la trouve décrite en détail dans la revue numérique intitulée en toute simplicité The Good.
The Good organise des évènements autour de la Good économie, récompense les entreprises les plus méritantes dans ce domaine avec des trophées, et, comme il se doit, en plus de ses articles de blog, s’est engagée dans un projet éditorial papier sous forme de cahiers pratiques.
Le premier paru avec, « boom », l’aide de l’agence Hyssop concerne la Biodiversité et les trois prochains à paraître en 2024 ont pour thème RSE et CSRD, les professionnels des RH comprendront, l’Economie circulaire, un peu plus facile à cerner, mais quand même, et enfin, La Diversité et l’Inclusion, pas forcément plus simple.
Cette thématique donne une idée de ce que peuvent être les principes de la Good économie. Ajoutons-y pour faire bonne mesure le dernier grand prix GE attribué à Crédit Mutuel Alliance Fédérale. pour son dividende sociétal. Donnons-lui la parole :
Crédit Mutuel Alliance Fédérale bouleverse le traditionnel partage de la valeur avec le dividende sociétal. Chaque année le groupe mutualiste redistribuera 15 % de son résultat net, le Dividende sociétal sera consacré au financement de projets de transformation environnementale et solidaire- dont la plus-value sera écologique ou sociale et non financière – à des actions de mécénat pour faire vivre la solidarité dans nos régions et à transformer le secteur de la banque et de l’assurance pour un secteur plus engagé et plus inclusif.
Rien de moins ! Et si on veut avoir un panorama complet et une idée de ce que recouvre le concept, car ce n’est qu’ un concept, on peut aller faire un tour sur le site the Good pour voir le détail du palmarès des trois éditions du grand prix de la Good Economie, une quinzaine de prix attribués à chaque fois en plus du grand prix, qui ont eu lieu depuis 2021.
Et comme le précise et le conseille the good, à la pointe de l’inclusivité !
Les jurys sont composés d’expert.e.s et de toutes les manières, soyez informé.e de l’essentiel de l’actualité.
Rassurez-vous l’écriture inclusive se limite à ces deux phrases. Du moins je n’en ai pas vu d’autres. Bon, bref, et le K-Management, spécificité de Af-Franck Lidar Consulting dans tout ça ?
Le K-Management est-il un feel good management ou de la good économie ?
Evidemment, le K-Management n’est pas indifférent aux thèmes développés par les spécialistes du feel good management ou de la good économie.
Mais, il sait aussi raison garder ! Il n’est pas prêt d’être à l’extrême le vecteur d’une quelconque quête de l’entreprise rayonnante telle que le propose, par exemple, Bruno Rost qui se présente comme chef d’entreprise, humoriste et conférencier et pour qui dit-il :
Une entreprise ne peut rayonner que si et seulement si elle se base sur des valeurs sociales et environnementales solides.
Bon, bon, on veut bien le croire. Après tout ça ne mange pas de pain ! Non, sachons rester modeste. Le K-Management constitue certes , allez soyons un peu pédant, une approche holistique de ce qui fait une entreprise, mais n’a pas, pour autant, l’ambition de refaire le monde.
Le faudrait-il ? Les libertariens formés à la philosophie de Ayn Rand, dont Eon Musk est un bel exemple, le croient fermement. Cette prétention n’est pas historiquement nouvelle. Elle sous-tend, au fond, la révolte du célèbre Etienne Marcel, prévôt des marchands de Paris, au XIVème siècle.
Pour ma part, je ne crois pas que cette fonction de designer social à la Davos fasse partie de ce qu’on peut attendre des entreprises, même si ce besoin se fait plus particulièrement sentir dans les périodes où les institutions sociales traditionnelles paraissent frappées d’anomie.
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