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Quelles sont les caractéristiques et les effets du contexte entrepreneurial ?

A la recherche d’un nouveau postulat liant contexte entrepreneurial et modèle entrepreneurial

 

Et si contrairement à ce qu’ont pu dire les libéraux de l’école de Chicago, l’entreprise et le marché, en bref, le modèle entrepreneurial et un contexte entrepreneurial ad hoc, n’étaient pas l’alpha et l’oméga de toute organisation sociale.

Et si les modes « bienveillantes » avec lesquelles on voudrait habiller le modèle entrepreneurial demeuraient sans suite ?

 

Modèle entrepreneurial et contexte entrepreneurial

Et si les entreprises se retiraient d’elles-mêmes des secteurs où le modèle entrepreneurial ne s’est pas révélé particulièrement performant, pour les raisons qu’on a déjà indiquées, et notamment, des marchés artificiels ?

 

Et si on se disait, comme Violaine des Courières, qu’au moins les formes prises par le capitalisme rhénan valent mieux que celles du capitalisme anglo-saxon ? Que ses formes plus équilibrées permettent d’éviter les dérives monétaristes et comptables du second ? De créer, en somme, un contexte entrepreneurial plus propice aux affaires ?

 

 

Lequel détermine l’autre ?

Et si, et si … on réexaminait tout simplement le lien entre la nature du management et la nature de la société. De son contexte entrepreneurial, si on préfère. Laquelle entraine l’autre ? Pour changer de management faut-il changer de société ? Autrement dit, changer de contexte entrepreneurial ? Ou alors, pour changer de société et donc, de contexte entrepreneurial, faut-il changer de management ?

 

La question est difficile, mais elle est fondamentale. Partons à la recherche d’un postulat et commençons par ce qu’on peut observer au niveau sociétal. Ou politique. Prenons les observations d’un chercheur comme Luc Rouban et posons nous la question de savoir si ce qu’il observe est aussi à l’origine de ce qu’on observe en entreprise au même moment.

 

S’agit-il d’un lien de cause à effet ou, à tout le moins, d’une très forte corrélation ?

 

 

Que dit la 15eme vague du baromètre de la confiance établi par le Cevipof ?

Avant d’en venir aux observations de Luc Rouban, commençons par prendre connaissance de la 15ème vague, datée de février 2024, du baromètre sur la confiance des Français établi par le Cevipof et dont fait d’ailleurs partie Luc Rouban.

 

Que dit ce baromètre ? Plus exactement que disent les 3514 personnes ayant répondu aux interrogations des chercheurs du Cevipof. Mais d’abord, c’est quoi le Cevipof ? Fondé en 1960, associé au CNRS en 1968, il se présente comme le laboratoire de référence en science politique.

 

On peut le croire. Revenons au baromètre et aux réponses à la question posée par les enquêteurs de savoir en quoi ils ont confiance aujourd’hui.

 

 

Un contexte entrepreneurial marqué par un manque de confiance généralisé

A première vue, à pas grand ’chose. Beaucoup se disent, en effet, méfiants (38%), sont las (36%), moroses (26%), voire, même, ont carrément peur (13%).  D’évidence, cet état d’esprit est un déterminant de tout contexte entrepreneurial.

 

Néanmoins, il ne faut pas faire l’impasse sur tous ceux, encore nombreux, somme toute, mais pour combien de temps encore, qui restent, malgré tout, sereins (17%), confiants (15%), bienheureux (15%) et enthousiastes (9%).

 

Sauf que leur nombre chute lourdement par rapport à la précédente enquête. La tendance n’est pas bonne et incite à la prudence. Et à la réflexion.

 

 

Des Français pas très heureux et des Allemands qui le sont de moins en moins

Peut-on ajouter d’autres éléments à ce tableau d’ensemble ? Oui. D’abord, dans les pays voisins, si ça semble un peu mieux, la situation se dégrade aussi. Surtout chez les Allemands. On y revient un peu plus loin.

 

Tout d’un coup beaucoup plus méfiants. Aujourd’hui, ils sont 24 % à l’être, moins que les Français, mais 13 points de plus par rapport à la précédente vague de février 2023. Ce n’est pas rien !

 

Par ailleurs, bien que globalement pas très contents de leur vie, – 25 % sont mécontents, pour 31 % de satisfaits – les Français ne voient guère comment les choses pourraient s’améliorer. En tout cas, s’il faut en passer par une solution politique.

 

Un contexte entrepreneurial qui a perdu de sa valeur

Ce qui renvoie à notre questionnement initial. Qui peut changer l’autre, du management ou de la société ? Du modèle entrepreneurial ou du contexte entrepreneurial ? Si c’est la société et ses institutions politiques, ce qui devrait être normalement la voie à privilégier pour imposer un tel changement, cela paraît plutôt difficile et hors de portée.

 

Car là, attention les dégâts ! 70 % des personnes interrogées n’ont absolument pas confiance dans le système politique existant. Vers qui ou quoi se tourner alors ?

 

 

Repli sur soi et sur ce qu’on connait

Certaines organisations ? Certaines professions ?  Ou d’autres encore ? A défaut des politiques, pratiquement tous voués aux gémonies, sauf peut-être les maires ? Apparemment, les Français auraient ainsi plutôt tendance à faire confiance en premier aux artisans, à la science et aux PME. Ou bien à leur famille à 93 % ou à leurs voisins à 73 %.

 

Et certainement pas à ce que racontent notamment les réseaux sociaux, les partis politiques ou les médias. Ni même aux responsables religieux auxquels seulement 30 % sont prêts à faire confiance.

 

En tout cas, rien ou personne de vraiment en capacité d’initier quelque changement que ce soit dans les conditions de vie, notamment au travail, de millions de personnes. Et par suite dans celles du contexte entrepreneurial.

 

Que reste-t-il alors comme moyen d’exprimer l’état de désarroi dans lequel ces millions de personnes se trouvent et le sentiment d’être dans l’incapacité de pouvoir le changer ? C’est à partir de là qu’on retrouve notre chercheur.

 

 

Comment expliquer un contexte entrepreneurial aussi déliquescent  ?

Dans un entretien très éclairant donné à la revue Atlantico, en mars 2024, suite à la parution de son livre « Les racines sociales de la violence politique » (1), Luc Rouban pointe du doigt l’état avancé de décomposition sociale et l’impuissance marquée de l’Etat comme principal facteur de la multiplication des violences sociales.

 

 

Une anomie généralisée

Marquée par des faits divers atroces, quasiment quotidiens, des émeutes occasionnelles et un climat d’insurrection ou d’incivilité, plus ou moins prononcé, cette décomposition sociale, celle dont le manque de confiance est la manifestation la plus crue, est générée, selon lui, par une anomie, autrement dit, une perte généralisée de sens et de valeurs partagées qui traverse toutes les classes sociales. Sans distinction !

 

Rien à voir donc à une quelconque lutte des classes. Et rien d’autre, selon nous, qu’une manifestation de plus de l’extension constante du domaine des attitudes blobiques centrées sur l’unique défense du quant à soi. A tout niveau.

 

 

L’Etat entreprise

Et tout cela peut être corrélé à un moment où l’Etat s’est voulu, plus qu’à aucun autre moment, lui aussi une entreprise, avec un management inspiré du privé, une même idéologie de la performance financière et des administrés assimilés à des clients, pour ne prendre en premier que ces caractéristiques là. Mais on peut en trouver bien d’autres.  

 

Signalons, entre autres, le recours accru aux cabinets conseils des grandes entreprises et la familiarité des relations interpersonnelles, avec tutoiement, tapes sur l’épaule et harangues en bras de chemise.

 

 

L’individu entreprise

De même qu’on a voulu faire croire aux individus qu’eux-mêmes devaient se considérer comme des entreprises et accepter que les moins performants soient naturellement déclassés par rapport aux plus performants. Conformément à ce qu’un darwinisme social un peu rapide tend à justifier.

 

Quoi qu’il en soit, rien d’étonnant à ce que tout cela finisse par générer un immense sentiment d’être méprisé par ceux-là même dont on attend une protection, c’est-à-dire les institutions politiques et sociales grâce auxquelles la société peut se manifester concrètement et qu’on peut ramener à un seul mot : l’Etat.

 

Alors, faute d’un « juge de paix », ce qui est, a priori, la mission de l’Etat en temps normal, celle du « deuxième corps du roi » (2) pour reprendre une thèse remise au goût du jour par le grand historien qu’a été Ernst Kantorowicz, capable de rétablir un ordre accepté par tous, tous finissent par s’en prendre plus ou moins physiquement à tout ce qui peut représenter une autorité quelconque et jugée incapable. Y compris en entreprise qui devient alors une sorte de champ de bataille permanent.

 

 

Deux explications possibles à la dislocation du contexte entrepreneurial

Dans son entretien à Atlantico, Luc Rouban résume bien la situation. Pour lui, il y a deux explications possibles à l’impuissance de l’Etat et au délabrement des relations interpersonnelles, tant en entreprise et qu’en en dehors de l’entreprise.

 

« Une première explication sociologique où l’Etat considéré par les responsables politiques comme une entreprise où la hiérarchie n’a rien de sacré. Ce qui conduit à ne voir dans le chef de l’Etat qu’un manager sans plus et les élus, en général, que des représentants du personnel. »

 

Dans ce cas, selon nous, l’Etat loin de jouer son rôle traditionnel de protecteur, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur, n’étant plus qu’un miroir sociétal, un élément d’un contexte entrepreneurial, ne joue plus alors que celui de bouc émissaire, crise après crise. Mais, selon, Luc Rouban, il y a aussi une deuxième explication, celle :

 

« Où une grande majorité d’enquêtés, et surtout en France, considèrent que la société les traite avec mépris. Cependant ce mépris est général, insaisissable, il appelle non plus une réponse politique contre une majorité, mais une vengeance contre tous ceux qui incarnent, à tort ou à raison, ce mépris. Puisqu’on ne peut changer de système, il faut s’en prendre à ceux qui sont censés en profiter. »

 

Là, les bouc émissaires ne sont plus circonscrits dans les limites caractérisant l’Etat, mais peuvent être partout. On imagine sans peine ce que cela peut signifier.

 

 

L’état de désarroi qui mine le contexte entrepreneurial est-il général et constant ?

Pour enfoncer le clou, revenons aux constatations de la 15ème vague du baromètre de la confiance du Cevipof.

 

 

La dégradation du contexte entrepreneurial est européenne

Est-ce que c’est pareil pour les autres pays européens et est-ce que ça toujours été comme ça en France ? Hormis pour les Polonais qui n’ont apparemment confiance en personne, les Allemands, longtemps épargnés, comme on l’a dit plus haut, et les Italiens, entre autres, ont, désormais, des ressentis comparables à ceux des Français.

 

Le désarroi, face à un même contexte entrepreneurial, parait donc être partagé, certes à des degrés divers, par l’ensemble des européens, si on considère que Polonais, Allemands et Italiens, ajoutés aux Français, les représentent plutôt bien.

 

 

En France, la dégradation du contexte entrepreneurial est ancienne

Complétons cette constatation par les mots de l’introduction à leur synthèse, intitulée « 2009-2019 : la crise de la confiance politique », formulée par Madani Cheurfa et Flora Chanvril :

 

« Depuis la libération, le modèle social français a fonctionné sur la promesse que les générations futures vivraient mieux que les précédentes : les sacrifices des parents seraient les progrès des enfants. Or la décennie écoulée montre le refus de croire davantage en cette promesse politique. L’avenir n’est plus envisagé avec confiance et la capacité à s’y projeter positivement est faible. »

En février 2024, non seulement le propos n’a pas pris une ride, mais on peut dire qu’il s’est encore assombri et généralisé. Mais, alors que faire ?

 

 

Un contexte entrepreneurial suscité par la généralisation du modèle entrepreneurial

Résumons nous. L’insatisfaction semble générale et la diffusion, sans frein, et à tout niveau, collectif et individuel, du modèle entrepreneurial, et du contexte entrepreneurial que ce dernier a suscité, en est, apparemment, largement responsable.

 

Et cela d’autant plus que ce modèle, entré en phase terminale, dépourvu de sens, si ce n’est celui donné par des indicateurs de performance choisis, est désormais dominé, comme on l’a vu, par un mode de fonctionnement de nature blobique.

 

Reste un dernier point à examiner à ce stade. Malgré l’énorme méfiance qui entoure les institutions étatiques, existe-t-il néanmoins une possibilité pour que celles-ci rejouent à nouveau leur rôle de régulateur ?

 

Ce qui revient à se demander sous quelle forme cela pourrait être possible et à repenser corollairement la place de l’entreprise dans la société, donc celle du contexte entrepreneurial.

 

 

Echec de la « managérialisation » de l’Etat et des individus

Commençons par considérer que la « managérialisation » de l’Etat, autrement dit la généralisation à l’Etat du modèle entrepreneurial et l’importance donnée au contexte entrepreneurial, est un échec.

 

Le modèle entrepreneurial est-il incontournable ?

Ce qui sonne comme une vraie révélation tant le modèle entrepreneurial est généralement vu comme l’archétype même de l’efficacité. Au point même qu’il aurait fallu que chaque individu l’adopte pour ses propres conduites au quotidien.

 

Renversons une fois de plus les perspectives. Nous avons écrit que le blob management pouvait être aussi considéré comme une cause du court termisme et, par suite, de l’essor des fonds activistes. Et puis, tout échec est source d’enseignement.

 

Examinons donc cette autre idée qu’en adoptant un autre modèle pour l’Etat, refusant le modèle entrepreneurial, on pourrait peut-être mettre un frein, par la même occasion, à l’extension destructrice du blob management en entreprise. C’est une partie du postulat recherché évoqué plus haut.

 

Aucun modèle n’est sacré selon David Graeber et David Wengrow

Avant de dire un mot sur cet autre modèle potentiellement intéressant, il n’est pas inutile de faire un petit détour par l’enquête anthropologique et le devenir des modèles sociaux menée par David Graeber et David Wengrow, dont ils ont rendu compte dans leur livre « Au commencement était ».

 

David Graeber, anthropologue anarchiste convaincu, né en 1960 et décédé en 2020, a bouleversé en quelques livres retentissants le regard qu’on pouvait avoir sur l’origine des sociétés humaines et leur devenir. On peut dire que sa façon de voir est aussi révolutionnaire dans son domaine que celle de Elon Musk dans le sien. D’ailleurs, l’un et l’autre peuvent être considérés comme des libertariens.

 

 

Un modèle entrepreneurial générateur de bullshit jobs

Ce qu’on peut dire très, très, succinctement, c’est qu’il a notamment déconstruit avec brio le discours sur la Dette et ses obligations avec son livre, paru en 2016, « Dette : 5000 ans d’histoire » (3), puis, montré les dégâts considérables causés par la multiplication des « jobs à la con » avec son livre « Bullshit jobs : a theory » (4), paru en 2019, et enfin, développé l’idée que l’évolution des sociétés n’est rien moins que linéaire avec son livre paru, en 2023, après sa mort et terminé grâce à David Wengrow  « Au commencement était … Une nouvelle histoire de l’Humanité. » (6)

 

Retenons de ses différents points de vue tout d’abord qu’un bullshit job, près de 30 % des emplois, en moyenne, selon différentes estimations, correspond à une « forme d’emploi rémunéré si totalement inutile, superflue ou néfaste que même le salarié ne parvient pas à justifier son existence bien qu’il se sente obligé de faire croire le contraire. (5) »

 

Ils ne sont rien d’autre que des moyens de domination où on retrouve la patte de ceux que nous avons appelé plus haut les managers toxiques et le cortège de cancans qui les accompagne naturellement. On est bien ici en plein dans ce que nous avons aussi appelé le blob management.

 

 

Peut-on se passer des Etats ?

Cela dit, et si on laisse de côté l’histoire de la Dette, essentielle quand on aborde les questions monétaires et la place des chiffres dans la gouvernance de toute chose, mais qui dépasse un peu notre propos immédiat, quoi qu’il y ait malgré tout un lien manifeste, on peut également s’interroger, à la suite de Graeber, sur ce qu’on peut attendre réellement de l’Etat.

 

Car, selon Graeber, l’Etat est loin d’être une panacée aux problèmes rencontrées par les sociétés humaines. Si on regarde l’histoire des sociétés avec son œil d’anthropologue, on ne peut que reconnaître avec lui l’extraordinaire diversité des modes d’organisation sociale pendant des millénaires et cela jusqu’à tout récemment (6).

 

 

Le développement linéaire des sociétés n’est pas une certitude

De quoi oublier la traditionnelle séquence apprise sur les bancs de l’école, grâce à Rousseau et à Hobbes, qui fait passer linéairement de l’organisation sur un mode tribal des chasseurs cueilleurs aux cités Etats nées avec l’agriculture et les combats qui vont avec.

 

On peut certes en déduire, comme le fait Graeber, qu’après tout, on peut se passer de tout Etat et imaginer des formes d’organisation sociale qui s’en passent totalement, mais on peut aussi, c’est notre position, en déduire autre chose.

 

On peut dire les formes actuelles d’organisation tendant à faire de l’Etat une forme particulière d’entreprise venant conclure et chapeauter un long cheminement linéaire, initié, il y a très longtemps, par des chasseurs cueilleurs, puis par des « Abel » éleveurs et des « Caïn » agriculteurs, sont, en réalité, parfaitement discutables et ne correspondent en rien à un quelconque développement obligatoire.

 

 

Fin de l’Histoire ou Eternel Retour ?

Contrairement à ce qui a pu être écrit à un moment donné, aucune fin de l’Histoire n’est écrite et la vieille notion d’Eternel Retour qu’on peut lui appliquer ne peut pas être jetée d’emblée.

 

Les formes d’organisation sociale adoptées au fil des siècles et des millénaires peuvent, en définitive, être considérées comme rien d’autres que des formes transitoires pouvant être légitimement renversées et remplacées par d’autres quand elles se révèlent particulièrement inefficaces.

 

A titre d’exemple, il en a été ainsi de l’Ancien Régime et de son remplacement par le premier Empire après l’épisode révolutionnaire. De fait, c’est, indiscutablement, le cas chaque fois qu’elles génèrent un déni du réel que les puissants du moment veulent à tout prix imposer.

 

 

Changer de contexte entrepreneurial, une question de survie et d’efficacité

Dans ces conditions, il est parfaitement légitime de réfléchir à d’autres modèles et de se laisser inspirer par le passé, le cas échéant. Aucun n’étant à priori plus valable que d’autres, nous disent, au fond, Graeber et Wengrow.  

 

Question de survie et … d’efficacité.

 

Arrivé à ce stade, notre postulat est que dès lors que l’entreprise ne peut être séparée de son contexte et que ce contexte peut la tuer, insidieusement mais sûrement, s’il finit par ne favoriser que des attitudes et des comportements blobiques, il convient alors de se demander quels modèles d’organisation sociale, étatiques, autrement dit, quel contexte entrepreneurial, peuvent restreindre le développement du blob management, voire l’éteindre tout à fait.

 

 

Quatre modèles de remplacement ?

De ce point de vue, selon nous, de nouveaux modèles pour l’Etat, il y en a apparemment quatre : 

 

  • un, illustrant la notion de ce qui est « SoGood »,
  • un autre, rappelant la forme rhénane du capitalisme, si on suit Violaine des Courières que la même question taraude depuis longtemps,
  • un autre encore, qui synthétise ces deux premières formes, que l’on peut nommer finlandais,
  • et un dernier enfin, ancien, datant du XVIIème siècle, d’avant l’essor du capitalisme, avec pour fondement une approche empirique et pragmatique des affaires publiques.

 

Aucun de ces modèles n’est lié, hormis par l’Histoire, aux formes ultra libérales ou communistes qui ont pu être généralisées à un moment ou un autre et dont certaines sont encore présentes dans différentes parties du monde.

 

A voir dans un prochain post.

 

 

  • (1) Les racines sociales de la violence politique, Luc Rouban, L’aube, collection Monde en cours, 2024
  • (2) Les deux corps du roi, essai sur la théologie politique au moyen Âge, Ernst Kantorowicz, Œuvres, Quarto Gallimard, 2016
  • (3) Dette : 5000 ans d’histoire, David Graeber, Les liens qui libèrent, 2013
  • (4) Bullshits jobs, Paris, David Graeber, Les liens qui libèrent, 2018,
  • (5) Ibid p.37
  • (6)Au commencement était … Une nouvelle histoire de l’humanité, David Graeber et David Wengrow, les liens qui libèrent, poche, 2023
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